
(attention: "Placoplâtre" est une marque
protégée, ainsi que "Placo" : je me dois d'utiliser le nom générique
"plaque de plâtre" dans ce site, sinon je suis attaqué par leurs juristes, et de
plus j'ai l'air aussi ringard que ceux qui disent frigidaire ou de mobylette)
Une fois les plaques de plâtre fixées au mur ou à la cloison, il
vous reste à faire disparaître les séparations entre les différentes plaques.
Les plaques sont plus mince sur les coté, pour pouvoir masquer les joints
(minute pédagogique: la plaque la plus courante s'appelle BA13, pour Bords
Amincis, 13mm. Mais il existe aussi des plaques avec des bords arrondis, qui
restent esthétiques sans joints; je l'ai vu souvent aux Pays-Bas).
Le principal problème est qu'une plaque de plâtre présente une surface parfaite,
plane comme un miroir. Donc le joint doit être aussi parfait si on ne veut pas
qu'il se voie comme le nez au milieu de la figure. De plus, j'utilise beaucoup
les appliques et autres éclairages indirects ou rasants, qui font ressortir tous
les défauts...
Deux solutions s'offrent à vous : la solution parfaite, et la solution du défaut
généralisé.
Après, nous verrons les possibilités de revêtements finaux.
La solution parfaite :
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Remplir les éventuels jours entre les plaques
avec de l'enduit de rebouchage, |
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Poser une bande de joint entre les plaques :
il existe deux modèles : |
 | En papier cartonné (se colle sur l'enduit frais posé à la ligne ci-dessus,
on doit alors attendre le séchage de l'enduit avant la suite des opérations),
|
 | En fibre de verre autocollante (bien plus chère, mais plus solide et plus
facile de pose : en fait, on pose la bande en premier, puis on recouvre
largement d'enduit; la fibre étant ajourée, l'enduit passe à travers pour
boucher les jours). |
 | Préparer de l'enduit de rebouchage juste assez pâteux pour éviter qu'il ne
coule. |
 | Il est essentiel d'utiliser ici un couteau au moins 1,5 fois plus large
que le creux. |
 | La dernière passe du couteau doit être faite avec la lame presque
perpendiculaire au mur, sans trop appuyer, pour éviter que la lame se déforme
et provoque un creux sur une grande longueur. L'enduit a alors tendance à ne
pas être bien lisse (craquelures), mais ne pas alors tenter de rattraper maintenant ce
défaut. |
 | A ce moment provoquer de légers trous (moins de 5 cm de diamètre) n'est
pas grave. Votre seul objectif doit être : ne provoquer aucune bosse (très
difficile à poncer). |
 | C'est bon pour aujourd'hui, vous pouvez allez vous coucher.
|
 | Une fois l'enduit bien sec, passer une cale à poncer (au moins aussi large
que le couteau). A aucun moment il ne faut que l'une des extrémités de la cale
ne quitte le contact du papier qui recouvre le plâtre : ce papier est le
guide qui vous évite de faire des creux. |
 | Enlever la poussière avec une balayette, sinon la couche suivante ne va
pas adhérer ! |
 | En séchant l'enduit a pu se rétracter (au niveau des jours entres
plaques). On repasse donc une couche d'enduit, plus liquide cette fois. La
géométrie du joint étant satisfaisante à grande échelle, on peut maintenant
maintenir la lame presque parallèle au mur: on lisse l'enduit sans risquer de
déformation du couteau. |
 | Attendre de nouveau le séchage, puis contrôler votre travail avec la
lumière rasante. Si c'est pas bon : ponçage, dépoussiérage, enduit... |
ATTENTION:
- Dans tous les travaux à la spatule, il faut systématiquement travailler avec une spatule dans chaque main. La plus petite
spatule sert à puiser la pâte dans son récipient, puis à reporter celle-ci au centre de la lame qui va appliquer sur le mur.
Si l'on puise directement avec la lame d'application, la pâte proche des
extrémités contourne
la lame et fait un bourrelet qu'il faut écraser par une seconde passe chevauchante qui vient détruire le boulot fait précédemment.
Ceci est vrai pour l'enduction des joints, où l'on a pris soin de prendre une spatule plus large que la surface à enduire, mais aussi
pour l'enduction de surface plus larges; dès que le phénomène apparaît, on recentre la pâte avec la deuxième spatule.
Dès que la spatule commence à se charger de pâte qui a rendu son eau au support, et qui
est beaucoup moins plastique, on la remet dans l'auge où elle aura le temps de se "regonfler", et on repart avec de la pâte neuve.
- Il est primordial d'avoir l'auge à bonne hauteur (sur un tabouret...), afin de ne
pas trop avoir à se baisser, sinon on a forcement tendance à trop prélever de plâtre
a chaque fois, ce qui finit toujours (surtout quand on travaille au plafond) par de belles bouses au sol,
sur les pieds, les bras, et la tête, alouette.
Maintenant, je vais insister, car j'ai beaucoup de mails à ce sujet:
Il vaut mieux faire plusieurs passes fines et rapide, avec durcissement
intermédiaire, qu'une seule passe épaisse. De toutes manière, l'enduit a
tendance à se rétracter en séchant, il apparaît donc un creux au niveau de la
jonction des plaques (là ou c'est le plus épais).
L'enduit de rebouchage durcit en une heure, on peut donc faire une pièce en
passant rapidement d'un joint à l'autre, et on fait la passe suivante quand on a
fini le tour. Si l'on a bien travaillé en évitant les bourrelets comme décrit
ci-dessus, pas besoin de ponçage intermédiaire. On ne fera le ponçage que juste
avant peinture.
Plus l'enduit est liquide, plus il est facile à appliquer, plus il se lisse
facilement. Il faut donc que lorsqu'on trempe le couteau dans l'enduit et qu'on
le ressort verticalement, celui-ci s'écoule en laissant qu'une pellicule de
quelques millimètres sur la lame. Le fait qu'il soit liquide au départ ne change
en rien son temps de durcissement (mais augmente le retrait). En fait; on fait
la première passe avec de l'enduit plus épais surtout pour pouvoir en mettre une
plus grande quantité sur la lame.
Si malgré tout un ponçage est nécessaire, là il faut attendre un séchage plus
complet, sinon le papier se bourre. Pas la peine d'appuyer comme un sourd, au
risque d'arracher le papier. N'utilisez pas de ponceuse vibrante, vous ferez des
creux. Dans mes premiers essais, j'ai passer des heures a effacer les
imperfection sans me rendre compte que je creusais le joint. Donc que cela
servait a rien. Si votre dernière passe laisse les bords d'appui propres, et que
la lame repose bien sur ces bords, pas de ponçage, même si cela parait bourré de
défauts, il seront traites bien plus facilement a la passe suivante.
Eviter "l'enduit pour plaque de plâtre" lors des passes de remplissage,
celui-ci est bien trop liquide. On prend de l'enduit de rebouchage. L'enduit
pour plaque de plâtre ne sert que pour la dernière passe de finition. Cet enduit
cède très peu de son eau au support, il reste donc plastique assez longtemps
pour être bien lissé, ce qui n'est pas le cas de l'enduit de rebouchage.
Pour les angles entrants, utiliser une spatule spéciale (la lame est une tôle
pliée formant un angle de 90°); Il ne faut jamais poser cette spatule à plat
dans l'angle, mais l'incliner pour que seul le tranchant touche la plaque, sinon cela provoque des
traînées.
On peut aussi utiliser préalablement la bande armée pour éviter
les fissures (voir ci-dessous)
Pour les angles sortants (arêtes), trois solutions :
- La bande armée : c'est une bande de papier cartonné dans laquelle sont noyées
deux fines lames métallique. La bande se plie entre ces deux lames selon un
angle quelconque, avec une bonne linéarité. Attention, cette bande ne se trouve
pas partout... Elle se colle avec de l'enduit, puis se recouvre avec le même
enduit.
- La baguette plastique qui forme l'arête (je n'ai pas utilisé, je ne peux pas
trop en parler),
- Recouvrir l'angle avec une baguette en bois profilée. Cette baguette peut
alors se vernir ou se peindre, selon l'effet désiré. C'est la solution la plus
rapide, car il n'y a aucun enduit à faire (s'il n'y a pas de bord aminci en
arête). Un peu de colle néoprène, et hop!
J'ai parlé ici d'utiliser un couteau à enduire. Il s'agit une
plaque d'inox ou de fer, avec un manche dans le même plan que la plaque. Les
pros préfèrent le fer (plus souple), les amateurs préfèrent l'inox (ne rouille
pas).
Si on veut être perfectionniste, mais c'est en fait c'est assez rapide, on peut,
après le rebouchage décrit ci-dessus, enduire l'ensemble de la plaque avec l'enduit de finition.
Pour certaine peinture assez lisses (appliquée au rouleau à poils courts), cela
permet d'éviter de légers changement de granularité de surface (entre le papier
et l'enduit) qui apparaissent comme des différences de couleur, et qui sont
difficiles à rattraper. L'outil utilisé ici est une lame de
50 cm de large, avec une barre-poignée parallèle à la lame, ce qui permet de la
manipuler à deux mains, ce qui est bien pratique, car il faut appuyer fortement.
On peut aussi utiliser un platoir. Il s'agit
d'une plaque en inox (12 cm x 30 cm environ), tranchante sur chacune des arêtes,
et avec le manche fixé perpendiculairement au milieu de la plaque. Cela donne un
meilleur résultat, plus facilement, quand il s'agit d'appliquer une couche épaisse toute la surface de la plaque.
On l'utilise surtout pour appliquer du crépi, ou du platre sur une surface trop irréguliere pour servir de guide de planéité
(parpaings...).
La solution du défaut généralisé :
Il s'agit ici de transformer les défauts en texture généralisée sur
l'ensemble des panneaux. Les joints, même imparfaits, ne se voient plus !
 | Reprendre les étapes 1 à 4 décrits ci-dessus. Les joints sont alors
bouchés, sans finition. |
 | Prendre une éponge de maçon (structure fine), et étaler irrégulièrement de
l'enduit de rebouchage sur toute la surface du mur. |
 | Attendre un peu que cela sèche, et repasser l'éponge humide pour lisser
les marques d'éponge. |
On obtient ainsi une finition qui s'apparente aux murs à la chaux que l'on
peut voir dans les pays méditerranéens. J'ai utilisé cette solution dans un
petit couloir comprenant de nombreux angles (les arêtes bien droites sont assez
délicates), et au plafond irrégulier (les plaques de plâtre s'étant incurvées
sous leur poids, les supports étant trop distants).
Revêtement final
Reste à protéger le mur, et à lui donner éventuellement de la couleur.
- Carrelage :
Le carrelage se colle très bien aux plaques de plâtre. Je l'ai fait pour la
partie basse risquant d'être mouillée au-dessus de la baignoire (voir carrelage)
Dans les autres cas suivants, il faut mettre au rouleau une première couche de
peinture acrylique, pour éviter que le carton ou l'enduit boive la colle ou la
peinture. Les seaux de 15 litres à 40 francs dans les grandes surfaces
conviennent très bien.
- Finition peinte : utiliser de la bonne peinture. A certains
endroits, j'ai utilisé la même peinture acrylique bas de gamme, en me disant que
cela ne me gênait pas si elle jaunissait un peu. Elle a effectivement jauni, ce
qui m'empêche toute retouche (pas possible de retrouver la même couleur). Une
peinture lessivable est aussi bien utile même dans les endroits peu salissables,
lorsque de malencontreux chocs lors de manutentions laissent des marques.
Attention de bien attendre que la dernière couche d'enduit soit bien dure et non
juste sèche (voir les temps de durcissement sur l'emballage), sinon l'apport
d'eau de la peinture re-dilue l'enduit, et, surtout lorsqu'on travaille au
rouleau, l'enduit se décolle en plaques et se mélange à la peinture. Effet
affreux garanti : j'ai du ainsi enlever la peinture fraîche, refaire l'enduit,
etc...
- Papier peint : évidemment possible, mais je n'aime pas : pas fait,
pas de commentaire...
- Le crépi d'intérieur: J'ai longtemps cru que la seule différence
entre un crépi intérieur et un crépi extérieur était son étanchéité. Et j'avais
le souvenir des crépis hyper agressifs et nid à poussière du style néo-breton.
Mais en fait, le crépin intérieur a un grain très fin, et il peut être lissé, ne
laissant apparaître sa nature sableuse qu'au touché et aux légères différences
de réflexion de la lumière suivant le sens de la dernière passe de lissage.
Je l'ai utilisé dans mon atelier, directement après le rebouchage des gros
trous, sur des plaques ainsi que des carreaux de plâtre. J'ai ainsi effectué en
une seule passe l'équivalent du rebouchage fin et de la peinture.
- Finitions "rustiques". Les rayons peinture sont maintenant "envahis"
de peintures spéciales à effets. Elles se présentent le plus souvent en deux
composants : une base qui donne la structure (à étaler "au hasard" à la
spatule), et des pigments qui donnent la couleur, à répartir non
uniformément à l'éponge, à la brosse. Tentant mais cher. Pas fait; si quelqu'un
peut faire des commentaires...
Il doit être aussi possible d'obtenir un effet similaire à partir de ma
"solution du défaut généralisé", en fixant par-dessus des pigments (ceux vendus
chez les fournisseurs pour arts plastiques sont sûrement moins chers que ceux
précédemment cités, vendus à prix d'or).
Ceci dit, j'ai trouvé en solde une cire teintée, et je l'ai appliqué sur les
plaques de plâtre recouvertes de crépi d'intérieur de mon atelier. Mais le
problème est que l'humidité du mur n'était pas bien régulière (3 jours après le
rebouchage des joints, dans une pièce non chauffée), et donc que la cire a été
moins bien absorbée au niveau des joints (incompatibilité entre le gras et
l'humide). Il en est résulté des zones plus claires, et c'est irrattrapable. Ne
faites pas la même erreur!
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